- proxénète
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• 1521 « courtier »; lat. proxeneta « courtier », gr. proxenêtês « médiateur », de xenos « hôte, étranger »1 ♦ Personne qui s'entremet dans des intrigues galantes pour de l'argent. ⇒ entremetteur. « J'acceptais qu'il se fît proxénète; mais qu'il fût malhonnête, non » (A. Gide).2 ♦ Personne qui tire des revenus de la prostitution d'autrui. ⇒ 2. maquereau, souteneur.Synonymes :- entremetteur (euse)- maquereau (populaire)proxénèten. Personne qui vit de la prostitution d'autrui. Syn. souteneur.⇒PROXÉNÈTE, subst.A.— Vx. Courtier. (Dict. XIXe et XXe s.).B.— Usuel1. Personne qui s'entremet dans des intrigues galantes dont elle tire profit. Synon. entremetteur. Sans doute, comme il le disait à Odette, il aimait la sincérité, mais il l'aimait comme une proxénète pouvant le tenir au courant de la vie de sa maîtresse (PROUST, Swann, 1913, p. 360). C'est une abominable personne [la vieille] qui, toute pleine des souvenirs de sa trouble jeunesse, et forte de l'expérience des passions dont elle a été dévorée, assouvit maintenant, dans le rôle de proxénète où l'âge l'a réduite, le besoin de pollution qui lui reste au fond du cœur (FARAL, Vie temps st Louis, 1942, p. 185).2. Personne qui tire profit, qui tire des revenus de la prostitution d'autrui. Synon. maquereau (fam.), souteneur. Il m'expliqua comment il venait de gagner trente francs, ayant accepté d'une part dix francs de commission d'une Ouled pour mener à elle un Anglais, majoré de dix francs le salaire de l'Ouled, et reçu dix francs de l'Anglais en paiement de ce petit service. Je m'indignai. J'acceptais qu'il se fît proxénète; mais qu'il fût malhonnête, non, cela je ne le tolérais point (GIDE, Si le grain, 1924, p. 601). Y avait aussi la proxénète en fait de séduction dans le parage. Elle promenait sa fille, la gamine en grands bas rouges (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 359). V. prostitution A 2 ex. du Nouvel Observateur.REM. Proxo, subst. masc., abrév. de proxénète. Moyennant un certain nombre de services, délations, pots-de-vin, coups de main électoraux, les proxos avaient été institués, par la République française, les fermiers généraux de la prostitution (Le Nouvel Observateur, 28 juin 1980, p. 27, col. 3).Prononc. et Orth. :[
]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1521 proxenette « entremetteur dans un marché (sens non défavorable) » (Texte du Bourbonnais, cité par BALDINGER ds Z. rom. Philol. t. 67, p. 37); Ac. 1762 précise ,,ne s'emploie guère qu'en mauvaise part``; 2. a) av. 1641 (SULLY, Mém., t. 12, p. 265 ds LITTRÉ : Proxenetes aux voluptez); b) 1690 (FUR. : Proxenete. On donne ce nom aux honnestes Entremetteurs qui font vendre des offices, qui font des mariages ou autres affaires); c) 1762-79 (DIDEROT, Neveu de Rameau, éd. J. Fabre, p. 24 : il faisoit la scene du proxenete et de la jeune fille qu'il seduisoit). Empr. au lat. proxeneta « celui qui s'entremet pour un marché; courtier »; transcr. du gr.
de même sens. Fréq. abs. littér. :18.
proxénète [pʀɔksenɛt] n.ÉTYM. 1521, « courtier »; lat. proxeneta « courtier », grec proxenêtês « médiateur », de xenos « hôte, étranger ».❖1 N. m. Vx. Courtier. « On donne ce nom aux honnêtes entremetteurs qui font vendre des offices, qui font des mariages ou autres affaires » (Furetière, 1690).2 (Prosenette, XVIe; proxénète, v. 1630; fém. au XIXe). Personne qui s'entremet dans des intrigues galantes pour de l'argent. ⇒ Entremetteur (2.); agent, courtier (d'intrigues, de galanterie); appareilleuse, procureuse. — N. m. Spécialt. Celui qui tire des revenus de la prostitution d'autrui. ⇒ Maquereau, souteneur (→ Marchand de chair humaine).1 Il m'expliqua comment il venait de gagner trente francs, ayant accepté d'une part dix francs de commission d'une Oulad pour amener à elle un Anglais, majoré de dix francs le salaire de l'Oulad, et reçu dix francs de l'Anglais en paiement de ce petit service. Je m'indignai. J'acceptais qu'il se fît proxénète; mais qu'il fût malhonnête, non, cela je ne le tolérais point.Gide, Si le grain ne meurt, II, II, p. 353.♦ Abrév. fam. : proxéno, proxo, n. m.2 Comme je m'étonnais de ce que je prenais pour un excès de précaution (…) je fus interrompu par : « Ça serait trop con qu'ils te prennent pour un proxéno et que tu te retrouves au trou ».Jacques Laurent, les Bêtises, 1971, p. 112.❖DÉR. Proxénétisme.
Encyclopédie Universelle. 2012.